La vélo-école, un levier pour plus d'égalité à vélo

Une remontée en puissance historique du vélo

Dans une France du XIXème siècle, la bicyclette est d’abord plébiscitée par les bourgeois comme loisir. Entre 1930 et 1950, on observe une massification de son usage, notamment parce qu’elle est utilisée par les classes ouvrières comme mode de transport économe, simple et agréable. Mais la voiture prend très vite le dessus et le vélo est peu à peu délaissé comme objet du quotidien. Depuis les années 2010, on observe une remontée fulgurante du nombre de cyclistes. Grâce à l’action de la Fédération des Usagers de la Bicyclette et des associations pro-vélo, cette solution de déplacement propre et ludique est à nouveau sur le devant de la scène. Les pouvoirs publics aménagent des pistes cyclables, mettent en place des plans vélo à destination des entreprises et l’offre et les types de vélos se diversifient.

Apprendre à circuler en ville : un enjeu de sécurité

Il y a souvent une confusion entre savoir pédaler et savoir circuler à vélo. Bien qu’on tienne l’équilibre, on peut difficilement devenir « vélo-tafeur.se » si on a peur sur la route ! Les pistes cyclables récemment inaugurées dans nos villes ne suffisent pas pour circuler en sécurité. Voitures, camions, bus, tram, trottinettes, nouveaux engins légers, piétons… cette multiplication des véhicules et modes de transport implique nécessairement une nouvelle façon d’appréhender le partage de la route. L’action des vélo-école est indispensable pour prévenir les risques d’accidents. Certaines personnes viennent aussi suite à une collision pour restaurer leur confiance. Il faut parfois du temps pour se former en milieu dense ou rural, pour adopter les bons réflexes : il s’agit d’apprendre à (re)prendre sa place. 

Les vélo-écoles, un levier puissant contre les inégalités de classe et de genre pour la pratique 

Que les parents ne possèdent pas de vélos, que l’école zappe l’initiation au pédalage, que notre quartier ne dispose pas d’infrastructures adaptées, que la culture du vélo soit éloignée de notre éducation… de nombreux facteurs peuvent expliquer le passage à la trappe de cet apprentissage !  Tout le monde n’a pas eu la chance d’apprendre à faire du vélo dans son enfance. On note aussi que le vélo est toujours associée à une activité de loisir, privilégiée des foyers aisés alors qu’elle est toujours peu considérée comme solution quotidienne par des personnes aux revenus modestes. 

Une femme contre trois hommes à vélo dans le monde : le facteur d’inégalité principal reste le genre. De nombreuses études montrent que les femmes ont tendance à délaisser la pratique du vélo au cours de leur vie, et ce, dès le plus jeune âge. Selon le rapport annuel du Children’s Walking and Cycling index 2024, les filles britanniques de 6 à 15 ans roulent deux fois moins que les garçons. En Inde, 20 % des hommes font du vélo contre 2 % pour les femmes. Au Vieux Biclou comme dans d’autres vélo-écoles, on observe qu’une majorité d’apprenantes sont des femmes et certaines d’entre elles ont de passer la porte à 50 ans. 

Vélo-égaux : l’accès au vélo pour tous et toutes ! 

L’Etat soutient désormais des programmes destinés à soutenir les personnes précaires pour se déplacer à vélo, tels que Vélo-égaux ou le Savoir Rouler à Vélo. La mise en place de ces programmes ne pourraient pas se faire sans l’aide précieuse des associations, investies majoritairement par des bénévoles. Pour vérifier si vous êtes éligible au programme vélo-égaux, vous pouvez cliquer sur ce lien. 

Transmettre dans la joie et à travers des jeux

Les cours collectifs sont l’occasion de rencontrer des personnes qui ont les mêmes difficultés et la même envie d’améliorer sa pratique. Les apprenantes expliquent que c’est en réalisant qu’elles ne sont pas seules que leur timidité s’estompe : il n’y a pas de honte à apprendre à faire du vélo à l’âge adulte ! 

Course de lenteur, 1.2.3 soleil, parcours personnalisés à base de plots et de craies… De nombreux exercices permettent d’apprendre en s’amusant. L’équipe encadrante est attentive à adapter les séances à tous les niveaux, quitte à intervenir de façon individuelle quand cela est nécessaire. Les séances ont lieu au Parc Montcalm pour garantir un cadre sécurisé et agréable. Les bénévoles ont à cœur de maintenir une horizontalité dans la relation d’apprentissage et d’encourager le partage d’astuces entre les apprenantes elles-mêmes. Les participant.es de la vélo-école du Vieux Biclou sont unanimes : la transmission de ce savoir-faire est un moment qui procure beaucoup de joie et de bonheur. Apprendre à faire du vélo est une célébration !  

Les vélo-écoles pour adultes : « ça existe ça » ?

Les vélo-écoles sont très largement méconnues du grand public. Marie, monitrice de vélo et intervenante au Vieux Biclou, affirme que « la plupart des gens ne savent pas qu’elles existent ». A ce jour, il existe très peu de ressources documentaires sur l’histoire des vélo-écoles, en particuliers sur les structures dédiées aux adultes. On considère que les premières associations ont vu le jour dans les années 2000, en Ile de France.  C’est après la crise du Covid que la demande explose dans les vélo-écoles associatives. Un important travail de la FUB a permis de recenser les vélo-écoles existantes sur une carte interactive.  Depuis 6 ans, des bénévoles du Vieux Biclou ont mis en place une vélo-école qui s’est développée progressivement jusqu’à la création d’un poste salarié. A Montpellier, le Bonheur à vélo dispense aussi des séances de vélo-école pour adultes et pour enfants.

Un Podcast pour découvrir les vélo-écoles !

Découvrez les rouages de la vélo-école du Vieux Biclou à travers les témoignages de bénévoles, salariées et apprenantes grâce à notre nouveau Podcast !

N’hésitez pas à le faire partager pour faire connaitre les vélo-écoles et pour offrir la chance à tous et toutes de se déplacer à bicyclette.

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